Comment avoir un mental solide (1/3)
R. me demande :
Étant une élève en 2eme année de prépa et vu l'approche des concours, je me retrouve dans une situation de doute incroyable. Comment est-ce qu'on peut regagner confiance en nous (car évidemment on se retrouve en train de se demander si l'on sera vraiment capable d'atteindre ce que l'on vise ou si cela restera qu'un simple rêve irréalisable ?)
Tu as raison, le mental est un facteur important dans la réussite.
Pour que ma réponse soit digeste, je vais la couper en trois morceaux que j'enverrai tous cette semaine.
Ce courrier parlera du mental négatif, de la manière de l'utiliser et de le contrôler.
Le deuxième te montrera un chemin vers un état de paix intérieure.
Dans le troisième, je t'enverrai une technique puissante et originale pour accéder à un mental positif.
D'abord, le mental négatif. On le connaît tous car il suffit de penser aux concours, ou au dernier DS, pour sentir ses insuffisances et se dire que la marche qui mène à l'école que l'on vise est peut-être trop haute.
Ce fossé fait naître la crainte de ne pas être à la hauteur de ses propres attentes ou de celles de son entourage. Cela peut mener à l'angoisse, à des cauchemars qui nous laissent en petite forme (donc inefficaces) le lendemain, et parfois à une sorte de paralysie, comme si le train de la prépa fonçait vers les concours et que l'on restait sur le quai.
Cependant, le mental « négatif » n'est pas entièrement mauvais car il te pousse à travailler davantage pour devenir satisfaite de tes résultats. Il soutient ta volonté lorsque les conditions deviennent difficiles, en jouant sur ton orgueil.
Il n'est donc ni nécessaire, ni souhaitable de se passer complètement du côté obscur du mental.
En revanche, on n'est pas optimalement productif si on s'enfonce trop loin dans le stress ou si on n'arrive pas à en sortir. Le pessimisme, le défaitisme peuvent se profiler.
Lorsque le négatif devient déraisonnable, voire insupportable, voici 6 idées pour le tenir à distance.
1) As-tu le bon point de comparaison ? Tu fais peut-être partie des gens -- nombreux en prépa -- qui se comparent à l'idéal d'eux-mêmes : tu regardes ce que tu es, ce que tu penses que tu devrais être, et la déception est forcément au rendez-vous. Car comme toute personne exigeante, à mesure que tu progresses tu repousses tes limites et tes buts.
Ce problème est ancien, bien connu, et sa solution est renfermée dans un dicton parfois attribué à Talleyrand : « Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console. »
On n'est jamais assez bien à ses propres yeux parce que personne ne connaît nos défauts, nos lacunes, nos faiblesses, aussi bien que nous-mêmes.
La deuxième moitié du dicton nous rappelle que la perfection n'est pas de ce monde et qu'il ne s'agit après tout que d'être comparé au voisin. Celui-ci est déjà moins intimidant que l'idéal que l'on voudrait atteindre.
2) Oublies-tu tes motifs de fierté ? Dans chaque semaine, tu as des succès et des échecs. Si tu considères les premiers comme allant de soi et les seconds comme des fautes, ton regard n'est pas équilibré.
Savoir son cours dans une matière, c'est-à-dire ne pas être en retard, c'est un succès. Avoir eu une idée pour démarrer un exercice que l'on n'a pas su terminer, c'est aussi un succès. Repense à des succès récents, cela devrait te donner plusieurs motifs de satisfaction et te rassurer un peu.
3) Ton concurrent est moins bon que tu ne crois. Ton concurrent, pour être concret, c'est celui qui sera le dernier admis dans l'école que tu vises.
Même si ton objectif est l'X, dis-toi bien qu'un dernier admis n'a terminé aucun sujet d'écrit et n'a brillé à aucun oral. Il a eu des notes assez moyennes partout. Il n'a pas non plus eu de note abyssale impossible à rattraper ailleurs. C'est difficile d'avoir des notes au moins moyennes à toutes les épreuves d'un concours ; mais c'est un objectif moins intimidant que d'espérer terminer chaque épreuve écrite et résoudre chaque exercice à l'oral.
4) Vis ici et maintenant. Il est inutile de penser à l'après-concours, cela ne te ferait pas gagner un seul point à une seule épreuve. Concentre-toi sur ce qui est en ton pouvoir aujourd'hui. D'une manière concrète : bosse le cours du moment. C'est déjà bien assez de travail sans s'alourdir l'esprit avec des rêves dont la réalisation ne dépend pas que de toi.
5) Si rien ne fonctionne, ton inconscient est peut-être en train de te dire, à sa manière détournée, que tu as besoin de penser à autre chose. De faire une pause, une vraie, comme aller à la piscine, taper dans un ballon, te promener dans un parc ou, à la rigueur, aller voir un film.
6) Si cette sortie ne t'a pas remise dans le bon sens, quelque chose te travaille en profondeur et tu as besoin d'en parler, peut-être à ta famille ou à une amie ?
Demain, je te donnerai une technique logique pour viser la paix intérieure.
Sébastien.